PSG: De retour dans le groupe dès le 21 mars, mais comment Serge Aurier s’en sort-il si bien?.

Aux lendemains de l’affaire Serge Aurier, on a tout entendu. Qu’il « devrait être mis en prison » (Guy Roux), qu’il ne «  remettra plus jamais le maillot du PSG » (Dugarry), qu’il serait juste de le « licencier » (Daniel Riolo). Et au final, la sanction est nettement plus clémente, puisque le latéral pourra faire son retour dans le groupe pro dès le 21 mars prochain. Soit en tout 40 petits jours éloigné du terrain en plus de quelques travaux d’intérêts généraux. Mais comment a-t-il fait pour s’en sortir aussi bien ?

A posteriori, on ne peut que féliciter Stéphane Courbis. L’agent de Serge Aurier a parfaitement mené la campagne de défense de son joueur. En plusieurs temps : d’abord les excuses publiques et profil bas pendant une semaine complète le temps que les esprits se calment. Ensuite, chercher le pardon le plus important, celui du groupe. Aurier appelle son ami Blaise Matuidi, très influent dans le vestiaire, s’excuse platement et lui demande de plaider sa cause devant les autres joueurs.

Matuidi accepte et déclare, devant les médias : « Serge, c’est mon ami, c’est l’ami de tout le monde dans le vestiaire. Il est apprécié par tout le monde. Après on sait qu’il a fait une erreur, mais l’erreur est humaine. Il s’est fait pardonner… enfin, il a demandé pardon. »

Une grande majorité du vestiaire est alors prête à absoudre Aurier. Pour assurer le coup, le latéral continue sa campagne électorale et appelle les deux joueurs les plus ciblés par ses attaques, Ibrahimovic et Sirigu. Selon RMC, il aurait alors présenté ses excuses et obtenu qu’ils ne bloqueraient pas un futur retour du franco-ivoirien dans le groupe.

Il ne faut pas forcément aller chercher plus loin. Si le PSG a été si prompt à pardonner Serge Aurier, c’est aussi parce qu’il a besoin de lui. Ce n’est pas que Marquinhos n’est pas un bon joueur, mais actuellement, Aurier lui est largement supérieur. A dire vrai, il n’y a pas grand monde de bien meilleur que lui sur la planète au poste de latéral droit. Bref, Aurier est bien trop utile sur le terrain et a bien trop de valeur marchande pour être viré, vendu ou totalement écarté.

Il sera simplement privé du match retour contre Chelsea parce que l’inverse aurait été un peu trop facile. En espérant pour tout le monde que ce ne soit pas le dernier match du PSG en Ligue des champions cette saison.

Serge Aurier lors du match PSG - OL, le 10 janvier 2016. - SIPA

• Il a bénéficié de la clémence de Doha
  

C’est peu dire que l’affaire a été moyennement appréciée du côté des dirigeants parisiens. Si le club a démenti, France Football rapportait mardi que le président Nasser Al-Khelaifi avait piqué une énorme colère contre Aurier le lendemain du Periscope. A Doha aussi, on a moyennement aimé qu’un joueur loin d’être star écorne aussi facilement l’image du PSG et, par extension celle du Qatar.

Mais les investisseurs et Al-Khelaifi ont été magnanimes et ont finalement laissé au directeur sportif Olivier Létang le soin de gérer la situation et à l’entraîneur Laurent Blanc celui de prendre la décision finale. Grâce à sa très bonne gestion du PSG depuis trois ans maintenant, Blanc jouit d’une confiance absolue de la part de son président.

C’était peut-être lui le plus touché dans l’affaire. Traité de « fiotte » en public par l’un de ses joueurs, Laurent Blanc avait eu du mal à cacher sa déception devant les médias : « Je me suis engagé vis-à-vis de lui pour le faire venir à Paris il y a deux ans et c’est ça mon remerciement. Je trouve ça pitoyable. »

Serge Aurier et Laurent Blanc en avril 2015 au Camp des Loges. - MIGUEL MEDINA / AFP

Mais comme il a dit lui-même « le temps fait son effet », autant que les arguments précédents d’ailleurs. Le PSG a besoin sportivement d’Aurier, le groupe veut son retour et Doha ne s’opposera pas. Autant dire qu’il ne restait plus que l’ego de Blanc pour le bloquer. En bon gestionnaire de groupe, il ne l’a évidemment pas fait après avoir rencontré le joueur. Et c’est sans doute mieux pour tout le monde.